– Les débuts de l’Amicale

(Texte de 1963 – Auteur inconnu)

Nous n’avions pas encore parlé de l’Amicale des Anciens, mais il est indispensable qu’il en soit fait mention car elle fut pour l’école un soutien et un moyen de propagande à nul autre égal. L’école le lui rendit bien, et ce travail en équipe donna d’excellents résultats.

Dès 1919 une amicale fut créée, également un bulletin men­suel, qui plus tard deviendra logo vune revue. Cela permit aux anciens de garder le contact. De nombreuses réunions donnèrent l’occasion aux différentes promotions de se connaître, de se souder, de faire un tout avec lequel bien des choses pouvaient être entreprises.

Au démarrage, l’on créa le plus utile : un office de placement. Il fonctionne toujours et assure le placement des anciens dans l’in­dustrie, particulièrement des jeunes.

Si l’office de placement ayant un caractère professionnel avait sa place … la première dans les initiatives de l’Ecole et de l’Amicale, la formation complémentaire et les loisirs retinrent également l’attention de nos dirigeants. C’est ainsi que dès 1920 l’école mit sur pied une société de gymnastique (sport encore très en vogue); elle se produisit dans plusieurs concours et donna de jolis specta­cles aux parents qui eurent ainsi l’occasion d’apprécier la disci­pline imposée aux élèves.

 En 1921, l’Ecole lance une troupe de scouts «La première Lille». Quatre patrouilles la composent dès l’origine et sont tou­jours en activité. Plus tard, devenus membres de l’Amicale, les anciens se retrouveront dans une patrouille de routiers où la cama­raderie sera l’élément moteur.

Dans la même année l’association met sur pied une troupe dramatique qui prendra par la suite le nom de “Cercle Coppée”. Pour débuter, la troupe ne comprit que des éléments masculins, mais le mariage des acteurs, le désir des dames de collaborer à l’œuvre du Cercle firent que bientôt la troupe devint mixte, ce qui augmenta encore son répertoire et ses succès.

 Le “Cercle Coppée” a bien mérité de l’Ecole et de l’Amicale, car il assura longtemps le programme de la distribution des diplô­mes, celui des fêtes données au profit de la colonie de vacances de l’Ecole, et enfin celui des séances données au profit de nos prison­niers en 1940-1945.

 Sa réputation déborda le cadre de l’Ecole et il fut très souvent sollicité par des œuvres régionales. Quand arriva l’occupation, on ne compta plus les séances qu’il donna dans la région au profit de nos compatriotes prisonniers en Allemagne.

1921 verra également l’Ecole et l’Amicale se grouper pour fêter ensemble le nouveau titre du Directeur “Vice-Doyen”. A cette occasion les anciens tinrent à offrir le camail, insigne du nouveau titulaire.

1922 voit l’Ecole fonder sa colonie de vacances. Elle fut située à Aubengues, près de Wimereux, dans un endroit où l’iode est dispensée dans de grandes quantités. Combien d’élèves ont profité de cette détente, de ces vacances au bord de la mer dans des locaux spacieux, sains et confortables sous l’œil vigilant de moni­teurs et de maitre-nageurs en lesquels les parents pouvaient avoir une confiance absolue. C’est également en 1922 que sera fondé le “Mécano Club Lillois”, club pratiquant le football et le basket-ball. Le recrutement se fit dans l’Amicale pour les seniors et dans l’Ecole pour les caté­gories de jeunes. Bien des succès furent remportés dans les deux sports. Par ses résultats le basket mérita l’accession à la plus haute division mais le manque de moyens financiers obligea les dirigeants à décliner cet honneur.

Le football eut des hauts et des bas mais il eut le mérite d’être à l’avant-garde du football chez les jeunes. En effet le Mécano Club Lillois participa au premier championnat de juniors qui fut créé en France et ce par le District Terrien de la Ligue du Nord. De même il participa au premier championnat de minimes, dénommé depuis catégorie cadets, que le même District mit sur pied avant les autres régions de France.

Les handicaps du club furent le manque de ressources bien sûr mais surtout le manque de terrain. En vingt-cinq ans d’existence il n’occupa pas moins de neuf terrains différents dont la situation géographique était plus souvent détestable. C’est la suppression du neuvième terrain qui provoqua la mise en veilleuse du club.

En 1924 c’est un orchestre symphonique qui verra le jour, il sera composé d’anciens et d’élèves. Plus tard il prendra le titre d’ «Etoile Musicale “. Cette phalange partagea avec le “Cercle Coppée” le soin d’animer nos fêtes. Comme lui, elle rendit de très grands services à la colonie de vacances de l’Ecole et à nos pri­sonniers. Les messes de Sainte-Cécile qu’elle donna dans diffé­rentes paroisses de la ville furent suivies par de nombreuses assistances.

Enfin en 1930 ce sont les groupements professionnels qui animeront notre foyer par des conférences de haute tenue sur des sujets très variés mais tous intéressants.

L’an 1932 sera marqué par une crise mondiale qui affecte l’industrie et qui a pour corollaire quelques millions de chômeurs.

La crise mondiale

Notre région n’est pas épargnée, nos anciens le sont moins que d’autres. Néanmoins un petit nombre fut touché par le chômage. Sur un appel du Comité de l’Amicale une souscription fut ouverte en leur faveur et l’on constata avec plaisir qu’en Lin mois la valeur du salaire moyen mensuel de huit ouvriers qualifiés était souscrite.
Ce mouvement de solidarité prouva s’il en était besoin que l’Amicale était vraiment utile. Rien de pareil ne fut réalisé dans la région, c’est à souligner.

La crise étant passée sans dommage pour nos anciens, 1933 s’annonçait favorable et elle le fut car elle apporta avec elle une joie nouvelle. En effet Son Eminence le Cardinal LIENART, évêque de Lille, daigna conférer le titre de Chanoine honoraire au Directeur de l’Ecole (NDLR : L’Abbé VERHELST).
Cette nomination fut accueillie avec joie par le personnel et les élèves de l’Ecole et par tous les anciens. Ces derniers profitèrent de leur Assemblée générale toute proche pour exprimer leur satisfaction et à la fois leur gratitude au Cardinal.

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